Une grave affaire à suivre : ni trop vite, ni trop tard

Le temps médiatique n'est pas le temps politique. Une bonne distance sépare les deux. L'un est trop court, car ses artisans courent derrière le sensationnel, toujours poussés par l'urgence. Ils en sont obsédés. Pour l'autre, les acteurs cherchent le rationnel, cherchent à convaincre, à faire valoir la raison de manière à garantir la stabilité du système, à assurer la sécurité et les intérêts, lointains et immédiats, du pays ou de l'istitution concernée.

Voilà qui explique les sentiments de retard qui pourraient animer certains par rapport aux réactions de l'autorité publique face à des problèmes subites et graves.

Les écarts entre les temps mis par les différentes réactions suscitées par l'assassinat de Mauritaniens dans le territoire malien viennent nous rappeler ce décalage inévitable entre le temps médiatique et le temps politique.

Inévitablement aussi, les politiciens des deux pays vont s’en saisir. Et ils ont raison, pourvu qu’ils ne jettent pas de l’huile sur le feu.

S'agissant de la Mauritanie, face à la gravité de l'évènement, la déclaration de la Présidence de la République est si édifiante qu’elle doit servir de cadre d’action et de repères pour tous. Elle offre, en effet, les éléments d’information adéquats pour édifier l’opinion publique sur ce crime odieux, et susciter la cohésion et l’unité de tous les acteurs, quel qu’en soit le type, pour y faire face efficacement, en toute objectivité, loin de toute surenchère. Affaire à suivre.

El Boukhary Mohamed Mouemel   

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